Carnets de passage

Délivrance

Révolte, voici mes larmes, voici mes pleurs.

Délivre moi du bien, poète, je t’implore.

Tu connus l’opprobre et l’humiliation,

Fais moi partager tes illuminations.

Et pour la liberté et par la solitude,

J’ai arraché de moi leurs pales certitudes,

Idées biens pensantes qui partout prolifèrent.

Et je partis pour une saison en enfer.

Rêveur impénitent allongé sur la berge,

Je cherchais l’étoile que la folie héberge.

Ivre de l’errance, le bateau que je pris,

Dériva sur les désordres de mon esprit.

Plongeons dans l’inconscient, nuit originelle,

Utopie, hors du temps, émotions charnelles,

Vision d’un visage, tourments affectifs,

Transport dans l’abime des élans primitifs

Fantôme d’Ophélie traversant sa romance,

Berçant sa passion d’un parfum de démence.

Vomissant les relents de leurs pensées funèbres,

Survint la lumière, déchirant mes ténèbres.

Je me suis délivré de ce qui asservie,

J’avais quinze ans pas plus, tu m’as sauvé la vie.

Tu m’as donné le souffle, tu m’as pris la main.

Tu m’as aidé à vivre au moins jusqu’à demain.

Je n’étais pas comme eux, je n’étais pas commun.

Ils étaient si nombreux et moi je n’étais qu’un.

Et si j’ai malgré moi du entrer dans la danse,

J’ai malgré tout vécu en gardant ma cadence.

Ma jeunesse est passée. Ton empreinte est restée.

Je suis toujours pareil, je peux en attester.

Je pense avec doute mais toujours sans censure

Quelque soit le propos, quelque soit la blessure. 

La révolte renait, soubresaut de la chair

Que la pensée anime, ultimes surenchères.

Jean Pierre Richard.retourhp

Digressions brésiliennes

 

Digressions brésiliennes.

Les souvenirs reviennent,

Sentiments taciturnes,

Mélancolie ancienne

Dans des vapeurs nocturnes

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Assis au bord du fleuve

Respirant ses effluves

Dont mon esprit s’abreuve

Dans cette morne étuve,

La nuit vient me bercer

D’un air de déviance.

Je me laisse porter

Quittant mes apparences.

J'arrache mes liens

De moi-même, je fuis, 

Dans la nuit, redeviens

Ma foi, ce que je suis,

N’aurais du cessé d’être,

Solitaire et sauvage,

Une ombre à la fenêtre

Qui est là de passage.

Du ventre de ma mère

Je m’affranchis. J’avoue,

Je suis venu sur terre

Sans avoir rendez-vous.

Je suis toujours ailleurs.

C’est là que je réside,

Egaré et rêveur,

Dans le vent et le vide.

J’ai quitté le rivage 

En effaçant mes traces.

Chimérique voyage,

Dans le temps, dans l’espace.

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Fardée, mystérieuse,

Innocente, effrayante, 

Paisible ou dangereuse,

La nuit est attirante.

Elle est la galaxie

De nos espoirs déçues.

Berce nos insomnies

D’espérances perdues.

Toujours, elle illumine

Avec archarnement,

L’étrange pantomine

De nos déchantements.

L’obscurité enivre,

Anesthésie les sens,

Guérie du mal de vivre,

Me ramène à l’enfance.

Mes fantômes paraissent 

Sans y être invités

Convoquant la détresse

D’un rêve ensanglantée.

 

 

La nuit c'est le royaume 

Du crime et du désir. 

On y chante le psaume 

Des anges, des vampires.

C’est le temps du complot 

Et celui des complaintes 

Quand couve le brulot

Quand gémissent les plaintes.

Au brouillard de l’alcool

La nuit, qui étincelle,

Libère la parole

Indocile et rebelle.

Et elle nous délie

De nos vains préjugés

Pour coucher dans le lit

Des pensées censurées,

Défait la dictature

Des phrases convenues

Pour prendre les allures 

De discours vrais et nus.

Cesse la comédie

Des amours hypocrites, 

Trahisons et non-dits

Où le malheur m’invite.

Dans mes pensées intimes,

J’ai côtoyé l’infâme,

La destinée infime

De l’homme et de la femme.

 

Et la nuit me dévoile, 

Un étonnant secret, 

Ecrit dans les étoiles

Qui dis ce que tu es :

Le poison et le miel,

Le remède et le mal,

Le sucré et le fiel,

Caressante et brutale.

 

—————————————

J’ai fait mon univers

D’un  récit  inventé.

C’est dans l’imaginaire

Qu’éclot la vérité.

Au flirt de l’irréel

Et d’un monde sensible,

Les songes nous révèlent

Un présent invisible.

Amnésie du réel,

Utopies, artifices,

Récits intemporelles,

Retour d’un précipice.

Passé, présent, futur,

Indicible mélange

Où se joue la capture

De ces mondes étranges.

Le passé est présent,

Le futur déjà là.

Tout s’échappe du temps.

Le temps n’existe pas

Quand l’univers quantique,

Théories, théorèmes,

Déclame le cantique

Des astres, du poème. 

Je ne suis déjà plus,

Le monde est trop pesant.

Vivre ne suffit plus.

C’est en vain que j’attends.

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Digressions brésiliennes.

Autant qu’il me souvienne

Et la clarté s’installe,

Et les ombres reviennent,

Moment paradoxal.

La lumière renait,

De son éclat m’enferme.

Aveugle, j’attendrai

Que l’obscurité germe

Pour saisir le mystère

Des amours tourmentés

Qui ont vécu l’enfer

A peine commencés.

Aveugle, j’attendrai

Que la nuit me dévoile, 

Dise, ce que tu es 

Dans l’éclat des étoiles :

Le poison et le miel,

Le remède et le mal,

Le sucré et le fiel,

Caressante et brutale.

Et les pas qui m’entrainent

Dans ma fuite et ma ronde,

Vers tes yeux me ramènent

Puisque la terre est ronde.

Jean Pierre Richardretourhp

J'aurais du te dire

Nous oublions souvent les paroles que nous avons prononcées mais jamais celles que nous n’avons pas osées dire.

C’était, il y a longtemps. A cette époque, nos chemins se sont croisés et nos espoirs se sont étreints dans l’ivresse de nos désirs d'évasion Aussi, j’aurais voulu que tu échappes à ce monde que tu fréquentais. Tu y étais presque, mais quelque chose te retenait encore. Des convenances. Des croyances apprises et qui brimaient tes désirs, tes envies. La peur du qu’en dira-t-on. 

J’aurais dû te dire : Fais-moi confiance. J’ai déjà passé le pont. Je suis déjà sur l’autre rive. Depuis l’enfance, je me sens différent. C’est ma planche de salut. Viens découvrir le monde que je porte en moi et que je tais. Allez, accroche-toi à moi. Faisons ensemble un bout de chemin. Moi aussi, j’ai besoin de toi.

On va tout révolutionner… Oh ! Non, pas le monde, laissons le monde, mais nos vies. Changeons nos vies, le monde lui, il ne changera jamais. N’aies pas peur d’être différente.

 

Ecoute moi…

Prends le premier bateau

Une barque, un radeau

Si tu veux, peu importe

Mais que le vent t’emporte

Défais toi de ta laisse

Amarrées au port, laisse

Laisse ancrées tes croyances

Un vent d’imprévoyance

Du berceau au trépas

Saura guider tes pas

La vie est par moment,

Un récit, un roman

Qu’une cohorte enlace 

Pour l’écrire à ta place

Tu auras ta revanche,

Devient la page blanche 

Où s’écrit l’existence.

Et entre en résistance.

L’espace de toi-même

Faisant donc un poème.

Tu sais, tout est possible.

En chassant les nuisibles

Qui te cachent la vie,

Qui briment tes envies.

Tu peux tout mettre en scène,

L’obsédant et l’obscène.

Va jusqu’au fond du gouffre.

On est ce que l’on souffre.

N’est peur de tes paroles,

Elles sont la corolle

Des reflets de ton âme,

Le miroir de tes drames,

Riment tes sentiments

Tes amours, tes tourments

Et bercent ta détresse 

D’une infinie tendresse.

 

Aujourd’hui, quand me reviennent des résidus de mon passé, je me dis que les gens que je côtoyais, se comparaient à une norme qu’ils pensaient parfaite et absolue. Leur norme. Et le pire, c’est que non seulement ils vivaient, eux, en fonction de cette norme mais exigeaient que les autres aussi s’y conforment et qu’hypocritement ils foulaient aux pieds quand cela les arrangeaient. 

Toi, tu n’étais pas rebelle, plutôt conformiste, tu acceptais la norme, tu te coulais dedans même si tu t’y sentais à l’étroit. Si tu ne ressemblais pas totalement à ceux que tu fréquentais, tu cherchais malgré tout à t’identifier à eux. Je t’idéalisais peut-être. Mais, moi, j’avais le sentiment que, toi, tu valais mieux que ça.

 

Tu vois bien :

Ils t’opposent leurs normes,

T’imposent leur morale,

Leur pensée uniforme,

Leur discours doctoral.

 

Et de leurs préjugés,

Ils font philosophie.

Tout est vite jugé

Mais cela leur suffit.

 

Et ce douillet confort

De l’esprit, les rassure.

Ils se sentent si forts.

Ils se sentent si sûrs.

 

Ils sont si bien entre eux,

Abeilles de la ruche,

Et ils sont si nombreux

A imiter l’autruche

 

Comme au rocher, la moule,

Accrochés à leurs peurs,

Se coulant dans le moule,

Sombrant dans la torpeur.

 

L’humour velléitaire,

Sans saveur, sans outrance,

Comme un strict nécessaire,

Bien pesé, bien pensance.

 

Propos aseptisés,

Paroles contenues,

Vérités étouffées,

Un discours convenu.

 

N’éprouvant pas le doute,

Ils n’ont que certitudes 

Et tout ce qu’ils redoutent,

Perdre leurs habitudes.

 

De manière atonique,

Ils pensent comme ils baisent

Pensée hygiénique.

Désirs par parenthèse

 

Ils n’ont point de folie

Leurs envies sont austères,

Sans fureur, sans magie,

Sans excès, sans mystère.

 

De pulsions pudiques,

En émois convenables

Des élans méthodiques

Passions raisonnables

 

Ne connaissent le monde

Qu’au travers des images.

Jamais ne les inonde

La fièvre du voyage.

 

Ignorent ces errances

Des esprits tourmentés,

Et de ces fulgurances

Qui les font exister

 

L’inconnu les effraie.

Ils fuient l’imaginaire,

Ils ne font pas les frais

De l’extraordinaire

 

La peur de s’égarer,

Les a cloués au sol.

Ils sont désemparés

S’ils n’ont maitre ou boussole.

 

Ils sont ancrés à droite

Ou à gauche. Soumis,

Enfermés dans la boite

D’un crédo bien appris.

 

Ils n’ont pour horizon

Qu’un futur résigné.

En somme, la prison

Qu’on leur a assigné.

 

Alors dans le clair-obscur de mes rêves, je me disais, je te disais : Toi que je connais à peine… Toi, que je cherchais et que j’ai reconnu sans t’avoir jamais vu. Toi, que je regarde te gaspiller au milieu de ce monde. Toi qui est attirée par tout ce qui brille. Toi qui te perds dans des élans superficiels. Toi qui te noies dans leurs discours insipides.

 

Alors, toi. Oui, toi :

Hurle, pleure ou écris 

A force d’insolence

Qu’on entende ton cri

Jusque dans tes silences.

 

Tire ta révérence

A leur hypocrisie

Et par l’irrévérence

Choisit l’apostasie.

 

Ici, tu te gaspilles

Au milieu de ces gens.

Tes rêves s’éparpillent,

Partir devient urgent.

 

Le quotidien t’encercle,

Il faut que tu respires.

Soulève le couvercle

Pour échapper au pire.

 

Tu vas vers le naufrage,

La médiocrité

Si tu vends tes suffrages

A leur normalité.

 

Tu dois passer le pont.

Tu dois changer de rive.

Le vent dans ton jupon,

Te dit : allez dérives.

 

Et brise la prison

Qui te retient encore 

Et oublie les leçons

A réciter par choeur.

 

Pense, rêve avec rage,

Leurs idées t’ensommeillent.

Préfère les orages

A leur blême soleil.

 

Emprunte le chemin

Vers l’acmé du plaisir.

Tiens ! Donne-moi la main.

L’aubaine est à saisir.

 

Fuit leurs ternes ardeurs,

Tes pulsions éteintes,

Et leurs fades ferveurs,

Et tes mornes étreintes.

 

Sinistres corps à corps,

Sans chaleur et sans fête

Quand l’ennui du décor

Habille tes défaites.

 

Viens et vis à ton aise,

Libre en toute licence. 

Tu deviendras la braise 

Qui enflamme mes sens.

 

Et moi, moi :

Assoiffé, dans ma course,

D’un rêve inassouvi,

J’irai boire à ta source,

Là où germe la vie.

 

Et moi, je me suis tu. Voilà ce que je n’ai pas dit. Je n’ai pas eu les mots. Le courage des mots.

Il est trop tard. Trop tard pour parler.

J’aurais dû te dire tout cela bien avant, mais est-ce que tu m’aurais cru, écouté seulement ? Peut-être même que cela t’aurait fait fuir. 

Je ne sais si j’aurais pu t’arracher à ce morne passé qui a continué à vivre en toi. Tu étais entre deux mondes, deux histoires, deux rêves, deux attaches.

De n’avoir pas su, pas pu, pas osé, j’en paie le prix aujourd’hui. Voilà, mon cauchemar. Tu es retournée à ces amours d’antan enfouis dans ta mémoire et qui ont pris le gout sucré des aventures nouvelles.

Parfois, dans l’illumination de l’insomnie, je me demande si la nuit va finir, si le jour va revenir. Tu sais, il arrive que la nuit ne finisse pas avec le jour ? Quelques fois, je me demande si le jour n’est pas qu’une parenthèse de la nuit où se glissent nos regrets et qui héberge notre mal de vivre.

Jean Pierre Richardretourhp

Tes quatre voluptés

Ton corps, écartelé

Par tes amours barbares,

Cerne de barbelés

Tes émois de hasard.

 

Sur ta détresse acide, 

Que ton mal-être enclôt,

Ton désir se suicide

A l’aube d’un sanglot.

 

Espérance incolore,

Entourée de remparts

Et qui ne peut éclore,

Meurtrie de part en part.

 

Emprise de l’empire

D’un crédo crucifère

Te livre à ses vampires

Aux humeurs mortifères.

 

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Quand oseras-tu, Quand,

Abattre l’édifice

Et broyer ce carcan,

Chasser ces maléfices.

 

Que meurent dans les flammes

Tes préjugés frileux,

Toutes tes peurs infâmes 

Et tous tes tristes jeux.

 

Allume l’incendie.

Abroge tes décrets.

Il n’est pas d’interdit

Sinon ceux que tu crées.

 

Défait toi de toi-même.

Jette tes anciens livres

Compose le poème

De ces mots qui enivrent.

 

Et que, ta fureur brise

Les barreaux de ta cage,

De ta morale apprise

Amorce le saccage.

 

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Le vent s’est répandu 

Emportant au passage

Un monde défendu,

Tes pensées les plus sages.

 

Chassées par la magie

S’écroulent tes idoles.

Voilà que tu rugis,

Danse la farandole. 

 

Ta ferveur se révèle,

Folle danse insoumise,

Espoir de joies nouvelles

Pour la terre promise.

 

Se dissous ta panique

Au volcan de ton corps.

Planète tectonique !

Brûle la lave encore.

 

Tes regards, tes silences

Appellent de tes voeux

Ce refrain qui s’élance

Comme un puissant aveu.

 

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Et ta peur cessera.

Nous flotterons hors sol. 

Et le plaisir sera. 

Notre unique boussole.

 

Je ferai sur ton corps

Un périple au long cour

Vers ton ile aux trésors,

Indicible parcours.

 

Je serai le pirate

Qui recherche ce coffre,

D’un bijoux écarlate

Que la folie lui offre.

 

Mes carnets de dessins

Croqueront à l’envi,

La rondeur de tes seins,

Les fleurs de tes envies.

 

L’éclat de tes attraits,

J’en peindrai le contour.

J’esquisserai les traits

De tes moindres atours.

 

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Un luxe de luxure

Irradie de tes yeux,

Caressant la blessure

D’ou va jaillir le feu.

 

Un souffle sulfureux.

Paradis en enfer.

Délire langoureux.

Une douce atmosphère.

 

Dans un embrasement, 

Sur le chemin farouche

De mes désirs ardents,

Je guiderai ta bouche.

 

Coule, coule l’ondée

En un flot d’insolence,

Dans ma bouche inondée

Par ton impatience

 

Je boirai l’eau de vie,

Là, de ton corps en transe

Quand ta passion vit

Et d’excès et d’outrances

 

Expulsé de ton antre

La fièvre qui va naitre

De tes yeux à ton ventre

Que le diable pénètre.

 

Infernal va-et-vient,

Lent, violent, brulant

Qu’un brasier entretient

D’éclairs étincelants.

 

Satané, satanique,

Sensuel et intime 

Retentit le cantique

De ce moment sublime.

 

Quand le chant de la chair,

Comme l’esprit du vin,

S’élève dans les airs

Pour frôler le divin.

 

Pureté impudique,

Sans tabou ni tambour.

La mystique musique

Au rythme de l’amour

 

Plus rien ne te retient.

Te voilà décidée

A accomplir enfin,

Tes quatre voluptés.

Richard Jean Pierre

retourhp

Mirage ?

Le temps se déroule comme une route sans fin, écrasée de certitudes. Mais, survient le moment où le temps qui passe, avance à reculons et où la route prend un autre visage.

Alors apparaissent les ombres du passé et s’insinue le doute sur la réalité de ce que nous avons vécu comme si par nécessité, nous avions  voulu rendre vraisemblable une réalité différente.

 

Idéale, idéelle.

As-tu bien existé ?

Etais-tu bien réelle ?

Ou bien t’ai-je inventé ?

 

Sorti de mon esprit 

Pour enfin accoucher

D’un délire incompris,

D’un fantasme empêché.

 

Etais-tu une fable ?

La caresse d’un songe

Chimère vraisemblable 

La douceur d’un mensonge

 

Un miroir, un mirage,

Une esquisse, un projet,

L’ébauche de la page

De mon roman secret.

 

Dans ma vie comme en rêve,

Folie ou utopie,

Proclamer une trêve

Comme une thérapie.

 

Pour guérir de l’envie 

Du besoin de détruire

Ce que l’on a bâti

Et puis, de toujours fuir. 

  

Fuir ce qui nous attache,

Ce que l’on a semé,

Les larmes que l’on cache.

Avoir peur d’être aimé

  

Et refuser d’aimer

Tout tenir à distance

Ne pas laisser germer

Une morne existence

 

Et bruler à coup sur

Ce qu’on a adoré

Et chérir les blessures

Que l’on s’est infligé.

 

J’eus envie de guérir

De ces pensées funestes.

Autant d’amour mourir

Que mourir de la peste

 

Illusion, illusoire

Sur mon chemin d’errance,

J’ai cru apercevoir,

Le temps d’un pas de danse,

 

Une femme de chair,

Une femme de sang,

Pour un coeur en jachère,

Pour un amour absent.

 

J’ai cru en la magie.

J’avais besoin d’y croire.

Perverse stratégie 

Pour passer le miroir

 

Déraison dérisoire.

L’enchantement passé, 

Il m’arrive de croire

Souvent que j’ai rêvé.

 

Idéale, idéelle.

As-tu bien existé ?

Etais-tu bien réelle ?

Ou bien t’ai-je inventé ?

 

Et défile la route

Aux troubles paysages.

Sur les affres du doute

Et l’ombre d’un visage.

Jean Pierre Richard.retourhp

Non-lieu

Je pense à tous ces trains

Que je n’ai jamais pris,

Espoirs jamais étreints,

Aux chants en vain appris.

A mes désirs contraints,

Délires incompris,

 

A tous ces quais de gares

Qui sont là à m’attendre.   

A ces bonheurs hagards

Ivresses à revendre,

Au feu de ces regards

Qui ont finis en cendre

 

A tous ces paradis

Qui m’ont été offerts

Que mon âme étourdie

Convertit en enfer

A cette parodie

De ce qu’il fallait faire.

 

Je pense à ces éclats

Qui n’ont jamais éclos

A ces rires lilas

Expirant en sanglots

A ces jours de gala

Contrefaits et falots

 

Je pense à cette vie

Qui n’a jamais eu lieu 

A ces matins ravis

Finissant pluvieux

Fureurs inassouvies

Fracas silencieux

Jean Pierre Richard.retourhp

A quoi ça sert ?

Quelque part dans le temps

Ton esprit vagabonde.

Tes souvenirs inondent

De passé le présent

Comme un caillou dans l’onde.

 

Tes sentiments exigent

Et ta raison s’y plie.

Ton esprit se remplit

D’un envoutant vertige.

L’absence sans l’oubli !

 

Ton coeur est au-delà.

A quoi ça sert la haine ?

Ça n’éteint pas la peine

Et mon esprit est las

Et mes pleurs sont bien vaines.

 

Ta ferveur est ailleurs.

A quoi ça sert les larmes ?

Et mon espoir désarme.

Surgit le fossoyeur

Qui enterre le charme.

 

J’ai cru à tes serments.

A quoi ça sert l’amour ?

A rien, c’est sans secours,

Errance d’un moment,

Impossible séjour.

 

Dans des flocons d’écume,

Se dilue ta présence.

La vie à contre-sens,

Il reste l’amertume

Et mon indifférence.

Jean Pierre Richardretourhp

 

Des souvenirs jetés un jour comme des bouteilles à la mer et qui revienent sans, peut-être, avoir atteint leur destinataire. Des carnets écrits pour dire que l'on est passé.