- Présentation
- Païenne oraison
- Penser...
- La plage
- Délivrance
- La mer, etc...
- Il était là...
- Le coeur & la raison
- Tes 4 voluptés
Nous ignorons ce que nous écrivons puisqu'avant de les écrire, les mots n'existaient pas. Ils naissent au fur et à mesure que nous les transcrivons. Etaient-ils en nous à notre insu, enfermés, ne cherchant qu'à se matérialiser ? Ont-ils murri, durant des jours, des années ? Ce sont-ils nourris de nos tourments, de nos joies éphémères, de nos espérances, de notre lente mélancolie, de nos désirs les plus secrets, avant d'arriver au grand jour ?
D'ou viennent-ils ? De nulle part en nous ?
Brulant de ta chaleur,
Je sens monter l’ivresse,
Jaillie de ta moiteur,
Inondée de promesses.
Un flot d’effusions
Où voguent nos étreintes,
Nos corps en fusion
D’où s’envolent les plaintes
Le plaisir est souffrance,
Brulant, sans retenu,
Coloré d’indécence
De nos sens mis à nu.
Enflammés et sauvages
Délire sensuel,
Un fatal esclavage,
Si tendrement cruel,
Répudie la pudeur,
Que nos élans ravagent,
De folies en fureur.
Improbable voyage !
Par ta bouche échancrée,
Mon ardeur se ressource,
Explore la contrée
Où ruisselle ta source,
Où se lève la houle,
Où se répand la sève,
Où la fièvre s’écoule.
Là où naissent mes rêves.
Ta peau, saveur du sel
Que la vague dépose,
Eternel rituel,
Sur ta plage où éclosent,
Tendres perversions,
Parfums intemporels,
Troubles sensations,
Un chant universel.
La païenne oraison,
De nos ardents soupirs,
N’a pas d’autre raison :
Consommer le désir.
Dans ta prison humide,
Protégée par des ronces,
Je suis au bord du vide
Quand ma folie renonce.
Mon bateau fait naufrage
Dans un flot onctueux
Quand se tourne la page
Du livre langoureux.
Que je lis et relis
Que je relis sans cesse
Dans le creux de ton lit.
Ma foi ! Je le confesse.
Une pensée devrait toujours être dérangeante pour soi ou pour les autres. Une pensée qui n’est pas dérangeante n’est pas une pensée, mais une simple gesticulation de l’esprit.
Penser vient de la racine latine "pensare " qui a donné également le verbe peser. Penser, c'est peser le pour et le contre. Parfois la balance penche d'un coté, parfois de l'autre. Il faut accueillir les pensées pour le meilleur ou pour le pire. Il faut s’en saisir sans craindre de se bruler. Même si l’on se brule. Et puis, on peut bien rencontrer une femme ou un homme, c’est selon, éprouver du désir sans forcément faire l’amour avec.
Penser :
Je te dis que penser,
C’est penser l’impensable,
Rêves inavoués,
Fantasmes inavouables.
C’est accepter le pour,
Lui opposer le contre,
Voir la nuit en plein jour
Douter de ce qu’ils montrent
Perdre ses certitudes
Quand les preuves s’allongent
Quand le réel dénude
Tous les anciens mensonges.
C’est aimer le printemps
Son endroit, son envers
Et puis le jour suivant
Lui préférer l’hiver.
Penser c’est voyager
Aux confins du délire.
C’est se mettre en danger
C’est savoir se salir.
Penser est aventure
Risques de s’égarer
Découvrir la nature
D’incertaines contrées.
C’est penser sans censure
Contre vents et marées,
C’est fuir la dictature
D’idées pré-fabriquées
Ne pas voir un seul camp
Mots d’ordre indiscutables
Refuser le carcan
D’idées indépassables
Ce n’est pas s’enfermer
Dans la pensée unique.
Mais c’est laisser germer
L’éclat d’esprit critique.
Penser, remplir l’espace
D’idées qui sont les nôtres.
Mais savoir laisser place
A la pensée des autres.
Avec convictions
Sans les voir immuables,
Changer d’opinion
Devant l’incontestable.
Penser, c’est la débauche
D’idées contradictoires.
Parfois même l’ébauche
D’une nouvelle histoire.
Penser, moment sauvage,
Croyances ravagées,
Change le paysage,
Change le passager.
Penser, c’est croire en Dieu,
A son oeuvre, à ses saints,
Puis maudire les cieux
De propos assassins.
Crier la vérité
Sans craindre l’anathème,
Savoir se résigner
A perdre ceux qu’on aime.
Penser sans catéchisme
Sans idéologie
Et préférer le schisme
A toutes liturgies.
Sans tabou ni totem
Dire ce que l’on voit
Sans craindre le blasphème
Ne pas baisser la voix
Alors, tu connaitras
Ces contrées désertées
Où tu rencontreras
La grande liberté.
Si tu ne sais te taire,
Tu seras diffamé.
Tu iras solitaire,
Assoiffé, affamé.
Parfois sur des décombres
Au hasard du chemin,
Un esprit ou une ombre
Te prendra par la main.
Amitiés éphémères
Dont tu garderas trace.
Ce sont les plus sincères
Et jamais ne s’effacent.
La plage est insouciante, bercée par un chant égaré sur les dunes. Elle ne sait rien de la tempête qui s’annonce. Elle ne se doute pas que ces mêmes vagues qui lui jurent leur amour à chaque marée vont bientôt la fracasser.
L'horizon s’assombrit, mais la plage ne voit que la tendresse des flots et prend le tonnerre qui gronde au loin pour une simple musique, le ciel qui noircit pour un jeu de lumière.
La tempête passée, la plage aura tout oublié de ce qui l’a brisé. Sitôt le calme revenu, son souvenir s’estompera dans son inconsciente minéralité. Elle reprendra sa vie paisible, se réchauffant au soleil ou accueillant la pluie bienfaisante.
De notre mémoire ne s’efface pas la trace des tempêtes qui nous ont ravagé. La plage ne retient des vagues que les tendres baisers de leur incessant va-et-vient. Nous n’avons pas l’innocence de la plage.
Je marche, je regarde, je m’imprègne de ce que je vois, de ce que j’entends, de ce que je ressens, la pluie comme le soleil, le froid comme la chaleur. Tous ces éléments viennent se mélanger à mes pensées les plus intimes, les plus secrètes.
J’accepte cette nature où je rencontre ma propre nature lorsque craque le vernis policé des conventions hypocrites. Je voudrais n'être que la plage insouciante bercée par ce chant égaré, ne rien connaitre des tempêtes passées ou de celles qui s’annoncent.
J’aspire à n’être qu’un grain de sable, qu’une vague déposant son écume à la manière d’un baiser volé. De la mer, je ne voudrais percevoir que bleu infini et ne plus rien savoir de ses flots menaçants, que le vent ne me soit plus qu’une caresse, la pluie un murmure rafraichissant.
Je ne sais s’il faut abandonner la mémoire des hommes ou abandonner les hommes à leur mémoire. Mais je sais que je vais conserver les moments de simples bonheurs et la douce étreinte d’anciennes souffrances.
Révolte, voici mes larmes, voici mes pleurs.
Délivre moi du bien, poète, je t’implore.
Tu connus l’opprobre et l’humiliation,
Fais moi partager tes illuminations.
Et pour la liberté et par la solitude,
J’ai arraché de moi leurs pales certitudes,
Idées biens pensantes qui partout prolifèrent.
Et je partis pour une saison en enfer.
Rêveur impénitent allongé sur la berge,
Je cherchais l’étoile que la folie héberge.
Ivre de l’errance, le bateau que je pris,
Dériva sur les désordres de mon esprit.
Plongeons dans l’inconscient, nuit originelle,
Utopie, hors du temps, émotion charnel,
Vision d’un visage, tourments affectifs,
Transport dans l’abime des élans primitifs
Fantôme d’Ophélie traversant sa romance,
Berçant sa passion d’un parfum de démence.
Vomissant les relents de leurs pensées funèbres,
Survint la lumière, déchirant mes ténèbres.
Je me suis délivré de ce qui asservie,
J’avais quinze ans pas plus, tu m’as sauvé la vie.
Tu m’as donné le souffle, tu m’as pris la main.
Tu m’as aidé à vivre au moins jusqu’à demain.
Je n’étais pas comme eux, je n’étais pas commun.
Ils étaient si nombreux et moi je n’étais qu’un.
Et si j’ai malgré moi du entrer dans la danse,
J’ai malgré tout vécu en gardant ma cadence.
Ma jeunesse est passée. Ton empreinte est restée.
Je suis toujours pareil, je peux en attester.
Je pense avec doute mais toujours sans censure
Quelque soit le propos, quelque soit la blessure.
La révolte renait, soubresaut de la chair
Que la pensée anime, ultimes surenchères.
La mer, l’amour, la mort.
Sonorité étrange,
Tel romance et remord,
Murmure qui dérange.
Camaïeu déroutant,
Jonglerie des voyelles,
Un refrain envoutant
Nuances d’arc-en-ciel
Redoutable est la mer.
Flottent mes souvenirs.
Si l’amour est amer,
La mort est avenir.
Roulant comme un grand rire,
La mer m’emportera.
L’amour m’a fait souffrir.
La mort me guérira.
Jean Pierre Richard
Dans les rues angoissées de la nuit. Par les chemins de solitude, dans le vent qui éparpille tout, dans la chaleur épaisse où se traine l’ennui, dans le froid glaçant des jours monotones.
Derrière chaque mot
C’est de toi que je parle.
Derrière ma mélancolie
C’est toi qui apparais.
Dans le plus banal refrain
C’est ta voix qui chante.
Par chaque geste
Ce sont tes mains qui me frôlent.
Derrière chaque désir
C’est ton corps qui respire.
Par chaque sanglot, chaque cri
C’est pour toi que j’écris.
Derrière chaque couleur
Ce sont tes yeux que je vois.
Dans chaque regard qui danse
C’est à toi que je pense.
Toi, que je ne connaissais pas, mais que j’imaginais dans les délires de mes songes, dans mes larmes, dans mes rires, dans mes ivresses.
A force de tant de ténèbres, de tant de désespérance, dans ma nuit, je t’ai aperçu. Sans jamais t’avoir vu, je t’ai reconnu.
Tu venais de sortir de la caverne des bas-fonds de mon âme où se meuvent l’impensé et l’impensable, nourris de rêves insensés, de folles espérances et d’espoirs déçus, de sentiments secrets, innomés et innommables.
Au hasard d’un regard, tu m’as souri, troublante. Je t’ai souri, troublé.
Existais-tu vraiment ou venais-tu d'éclore de mon imaginaire, tendre accouchement d’années d’espoirs amers. Idéelle, idéale. Etais-tu réelle ? Etais-tu une autre ?
Mais rien n’était comme prévu. Au milieu du vacarme, des bavardages insipides, tu te gaspillais, noyée par les propos anesthésiants, que tu écoutais, enfermées dans tes croyances apprises, encombrantes et poussiéreuses.
J’ai senti qu’il fallait briser les murs de cette prison. Il fallait t’affranchir de leur médiocrité où s’engluaient tes espoirs.
Nos attentes se sont frôlées. Nos rêves se sont étreints. Indécente intimité de nosfantasmes souterrains.
Tu te montrais délurée. Tu étais fragile et naïve. Tu me révélais que je pouvais aimer sans craindre de m'attacher. Tu as été une éclaircie dans ma vie avant que l’horizon ne s’obscurcisse.
La passion, le passé cachent des regrets enfouis. Peut-être que déjà dans le premier instant, ce moment primitif et furtif qui nous échappe lorsqu’il se produit, se trouve la malédiction, le malentendu, la faille.
Qu’est-ce qui se cachait dans tes regards, derrière tes larmes, tes joies, tes excès de tendresse, tes accès de colère ?
Tes sentiments, que je croyais connaitre, étaient un mirage qui s’est dissipé, une authentique contrefaçon, un décor de théâtre que l’on démonte après le spectacle.
Ta bouche avait alors la douceur infernale que procure le miel du mensonge, déjà prête à distiller le poison.
Qui se terrait, en embuscade, prêt à surgir. A pénétrer par effraction.
Une même force t’attirait vers moi et te rattachait à lui. Une force invisible, irrépressible qui inconsciemment nous relie aux êtres au-delà de l’espace et du temps.
Il était là,
Dans ce désert de sable blanc,
Dans ce ruisseau, ce fleuve bouillonnant,
Dans chaque orage, chaque éclair,
Dans chaque couleur, chaque reflet, chaque rayon de soleil,
Dans chaque nuit, dans l’obscurité,
Dans chaque plaine, chaque montagne,
Dans chaque arbre, chaque pierre,
Sous la pluie, dans la chaleur, dans la tempête,
Dans chaque flocon de neige,
Sur les océans et sur le sable doré des plages,
Sur chaque vague, dans chaque marée,
Sur les chemins capricieux,
Dans les villes tumultueuses,
Dans chaque rue, au milieu de la foule,
Dans chaque passant, chaque rencontre,
Dans le silence et la fureur,
Dans chacun de tes rires, dans chacune de tes larmes,
Dans tes caresses, dans tes colères,
Dans tes sourires, dans tes angoisses,
Dans tes joies et tes tourments,
Dans tes cris d’amour, dans tes soupirs,
Dans tout ce qui palpite, dans tout ce qui scintille,
Dans tes yeux qui pétillent,
Dans ton sommeil, dans tes rêves éveillés,
Sur le bout de tes lèvres, dans tes baisers, dans le plaisir consumé,
Dans chaque pensée, chaque doute, dans tes rêves exaltés,
Dans tes ardeurs, dans ta ferveur,
Dans ta passion.
Dans mes bras.
Il était là.
Raison sentimentale,
Passion raisonnable,
Des folies minimales,
Amour château de sable.
Tu as croisé des hommes
Au parcours opposé
Sans que sur l’un, en sommes,
Ton choix se soit posé.
Ou se posait ton coeur
Ta raison résistait,
Aucun à la hauteur
De ton roman secret.
Tu choisis par raison,
Un amour de passage,
Un amant de saison
Qui te rende moins sage.
Il avait la couleur
Qui attisait ta flamme.
Et sa douce chaleur
Flattait en toi la femme.
Un amour de décors,
Amour faute de mieux,
Amour du bout du coeur,
Amour du bout des yeux.
Les couleurs se délavent.
Le temps est sans pitié,
Ramène les épaves
Des chagrins oubliés.
Vient le temps des regrets
Qui vous prend en otage,
Vous tient dans ses filets.
Refluent les vieux orages.
Tu regardes dérrière,
Tes doutes mis à nu,
Volent tous tes repères.
Tu dis : si j’avais su.
Amour en équilibre,
Vertige d’une danse,
Et tes sentiments vibrent,
Et ta raison balance
Comme une métaphore,
Image du trapèze,
Un amour de confort,
Amour par parenthèse
Brille un feu d’artifice,
Consumant sa magie,
Le temps d’un sacrifice.
Un amour ici-gît.
Tu n’as jamais trouvé,
Celui dont tu rêvais,
Ce rêve immaculé,
Fable que tu couvais.
Et comprenne qui peu
A ces amours surfaites,
Aux règles de ce jeu
A la seule défaite.
Les filles ont parfois
De ces désirs étranges,
De singuliers émois,
Mi démon et mi ange.
Jean Pierre Richard
Ton corps, écartelé
Par tes amours barbares,
Cerne de barbelés
Tes émois de hasard.
Sur ta détresse acide,
Que ton mal-être enclôt,
Ton désir se suicide
A l’aube d’un sanglot.
Espérance incolore,
Entourée de remparts
Et qui ne peut éclore,
Meurtrie de part en part.
Emprise de l’empire
D’un crédo crucifère
Te livre à ses vampires
Aux humeurs mortifères.
———————————
Quand oseras-tu, Quand,
Abattre l’édifice
Et broyer ce carcan,
Chasser ces maléfices.
Que meurent dans les flammes
Tes préjugés frileux,
Toutes tes peurs infâmes
Et tous tes tristes jeux.
Allume l’incendie.
Abroge tes décrets.
Il n’est pas d’interdit
Sinon ceux que tu crées.
Défait toi de toi-même.
Jette tes anciens livres
Compose le poème
De ces mots qui enivrent.
Et que, ta fureur brise
Les barreaux de ta cage,
De ta morale apprise
Amorce le saccage.
—————————————
Le vent s’est répandu
Emportant au passage
Un monde défendu,
Tes pensées les plus sages.
Chassées par la magie
S’écroulent tes idoles.
Voilà que tu rugis,
Danse la farandole.
Ta ferveur se révèle,
Folle danse insoumise,
Espoir de joies nouvelles
Pour la terre promise.
Se dissous ta panique
Au volcan de ton corps.
Planète tectonique !
Brûle la lave encore.
Tes regards, tes silences
Appellent de tes voeux
Ce refrain qui s’élance
Comme un puissant aveu.
————————————-
Et ta peur cessera.
Nous flotterons hors sol.
Et le plaisir sera.
Notre unique boussole.
Je ferai sur ton corps
Un périple au long cour
Vers ton ile aux trésors,
Indicible parcours.
Je serai le pirate
Qui recherche ce coffre,
D’un bijoux écarlate
Que la folie lui offre.
Mes carnets de dessins
Croqueront à l’envi,
La rondeur de tes seins,
Les fleurs de tes envies.
L’éclat de tes attraits,
J’en peindrai le contour.
J’esquisserai les traits
De tes moindres atours.
—————————————-
Un luxe de luxure
Irradie de tes yeux,
Caressant la blessure
D’ou va jaillir le feu.
Un souffle sulfureux.
Paradis en enfer.
Délire langoureux.
Une douce atmosphère.
Dans un embrasement,
Sur le chemin farouche
De mes désirs ardents,
Je guiderai ta bouche.
Coule, coule l’ondée
En un flot d’insolence,
Dans ma bouche inondée
Par ton impatience
Je boirai l’eau de vie,
Là, de ton corps en transe
Quand ta passion vit
Et d’excès et d’outrances
Expulsé de ton antre
La fièvre qui va naitre
De tes yeux à ton ventre
Que le diable pénètre.
Infernal va-et-vient,
Lent, violent, brulant
Qu’un brasier entretient
D’éclairs étincelants.
Satané, satanique,
Sensuel et intime
Retentit le cantique
De ce moment sublime.
Quand le chant de la chair,
Comme l’esprit du vin,
S’élève dans les airs
Pour frôler le divin.
Pureté impudique,
Sans tabou ni tambour.
La mystique musique
Au rythme de l’amour
Plus rien ne te retient.
Te voilà décidée
A accomplir enfin,
Tes quatre voluptés.
Richard Jean Pierre